Brouille de la fréquence de Rfi : Candide Azannaï tente de justifier la dérive gouvernementale

Publié le par L'informateur

Le ministre de l’industrie, porte-parole du gouvernement ne s’est pas longtemps fait attendre pour donner la « version officielle » de l’Exécutif par rapport à la brouille au Bénin de la fréquence de la radio internationale Rfi, le lundi 02 août dernier. Reçu hier, dimanche 08 août 2010,  sur la chaîne de télévision Golfe Tv, Candide Azannaï s’est délibérément refusé de reconnaître que la brouille de la fréquence de la radio Rfi est un acte attentatoire à la privation de la liberté de presse au Bénin doublé d’une substitution grave et anti-constitutionnelle de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication par l’Exécutif. En effet, sur la question, le porte-parole du gouvernement parle « de mesures conservatoires rapides » pour contrer ce qu’il appelle « la volonté manifeste de notre consœur de violer le caractère sacré du 1er août sur la base d’un tissu de mensonge… »

 Ce qu’il faut faire remarquer, les prétendues mesures conservatoires du gouvernement dans ce dossier mettent entre parenthèses les lois de la République. Par ailleurs, cette déclaration du porte-parole du gouvernement permet d’être davantage convaincu de ce que c’est le pouvoir en place qui a pris sur lui la responsabilité d’empiéter sur les prérogatives constitutionnelles de la Haac et de se rendre également à l’évidence de ce que le régime du changement n’a cure des précédents graves que cet acte de l’Exécutif peut entraîner, vu le ton pernicieux avec lequel Candide Azannaï qualifiait le travail que notre consœur, représentante de Rfi au Bénin, a  fait et dont elle a voulu porter l’information à la face du monde ; allusion faite à la demande de poursuite du chef de l’Etat devant la Haute cour de justice dans  le dossier Icc-Services. C’est une désacralisation de la fête du 1er août et du cinquantenaire selon le ministre de l’industrie, porte parole du gouvernement. Il dit avoir programmé pour ce jour lundi 09 août 2010, une séance de prise de contact avec le nouveau bureau de l’Union des professionnels des médias du Bénin et plus tard avec les patrons de presse afin d’échanger avec eux sur les modalités de la collaboration qu’il entend avoir avec la presse dans l’accomplissement de sa nouvelle mission de porte-parole du gouvernement. Nous estimons qu’au cours des différentes rencontres  avec les structures faîtières de la presse béninoise, il sera abordé le dossier Rfi pour lequel l’Upmb et le Cnpa ont conjointement rendu public un communiqué pour dénoncer cette dérive du gouvernement.

Ignace SOGLO

 

Tout est épiphénomène…

 C’est devenu le leitmotiv des ‘’Changeurs’’ aujourd’hui. Alors qu’on n’a pas fini de décrier ce lapsus glissé dans le conseil extraordinaire des ministres qui a fait récemment le réquisitoire de l’opposition et de la presse en ce qui concerne le dossier Icc-Services, Candide Azannaï est revenu à la charge hier en qualifiant d’épiphénomène la brouille de la fréquence de Rfi. Finalement, tout est épiphénomène. Et pourtant ! On a vu tout le tollé que cette  mesure  dite conservatoire du gouvernement a suscité. Si un sujet qui a fait des vagues diplomatiques peut être qualifié d’épiphénomène, si un dossier qu’on reconnaît néanmoins comme étant une source d’insomnie pour le chef de l’Etat  peut être banalisé au point d’être considéré comme un épiphénomène, alors, il y a de quoi se demander ce qui peut paraître sérieux aux yeux de ce régime.  Mais il faut comprendre Candide Azannaï qui a déclaré hier  qu’il « défend son camp » ; même si en 2007, avec la même verve,  il a demandé « au peuple béninois de se mobiliser pour chasser Yayi du pouvoir en 2011 ».

I.S.

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