Présence remarquable des syndicats à la première sortie du Fdd : Todjinou, Lokossou et Azoua rejettent la main tendue de Yayi

Publié le par L'informateur

Tout porte à croire que les secrétaires généraux syndicaux ont décliné l’offre du docteur Boni Yayi. Les syndicalistes Gaston Azoua, Dieudonné Lokossou, Pascal Todjinou et KaKaï Glèglè ont rejeté la main que le chef de l’Etat leur a tendue, au lendemain de la création du Front pour la défense de la démocratie (Fdd) à Cotonou. Suite à la création dudit front,  le successeur de  Kérékou les a convoqués, le 15 octobre, à la présidence pour rapporter  la décision querellée en présence de l’Archevêque de Cotonou Monseigneur Antoine Ganyé. Cependant, les représentants des travailleurs ne sont pas revenus en de meilleurs sentiments.

En effet, à la sortie de l’audience, Pascal Todjinou a lancé les hostilités sans commune mesure. «Nous sommes prêts à marcher avec l’opposition mondiale…», ironise-t-il sans crier garde. Sur cette lancée, les membres du Fdd ont fait,  le 22 octobre, leur première sortie politique. On croyait que les responsables syndicaux vont briller par leur absence à cette sortie. Mais cela sans compter avec leur bravoure. Contre toute attente, les intéressés sont venus en personne assister à cette activité politique du Fdd. Mieux, Gaston Azoua de la Cstb, Dieudonné Lokossou de la Csa, Pascal Todjinou de la Cgtb et consorts ont pris la parole pour réaffirmer leur appartenance au Fdd. «En matière de liberté, lorsque vous êtes menacé et on vous tend la main, vous acceptez… », a déclaré Dieudonné Lokossou pour réaffirmer sa fidelité au Fdd. Il n’est pas autrement pour Gaston Azoua qui entend en découdre avec le pourvoir Boni Yayi.  «La Cstb a toujours lutté contre le bâillonnement de la liberté. Pierre Urbain Dangnivo est vivant. Nous voulons Dangnivo vivant…», a martelé le syndicaliste communiste. Eu égard à ces positions tranchées, on peut dire sans risque de se tromper que les responsables des centrales syndicales ont décliné à l’unanimité l’offre du pionner du «changement» en difficulté.

En fait, le ministre de l’intérieur Martial Souton a sorti un communiqué interdisant toutes les manifestations relatives à l’affaire Pierre Urbain Dangnivo jusqu’à l’annonce des résultats de l’autopsie du corps exhumé à Womey. Ce communiqué a crée plus de problèmes qu’il en a résolu. Cette décision a mis en colère les syndicalistes, la société civile et la classe politique qui ont projeté une marche pacifique pour le 12 octobre. Les initiateurs de cette marche entendent protester la décision gouvernementale et réclamer vivant le cadre du ministère des finances Pierre Urbain Dangnivo disparu depuis le 17 août. Les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents ont étouffé la marche sans autre forme de procès. Les manifestants se sont mis dans tous leurs états. Les syndicats et la société civile se sont ralliés à l’opposition pour créer le Front pour la défense de la démocratie (Fdd). Le candidat de l’Union fait la nation (Un) Me Adrien Houngbédji a eu ainsi un soutien de taille dans tous les cas de figure. Un tel regroupement à la veille de la présidentielle de 2011  a troublé le sommeil du chef de l’Etat Boni Yayi qui aspire à un second mandat. Il a tendu alors la main aux syndicalistes, histoire de casser le Fdd.

En tout état de cause, le docteur Boni Yayi a échoué dans sa tentative de casser ce front pro-Houngbédji. Les secrétaires généraux  Gaston Azoua de la Cstb, Dieudonné Lokossou de la Csa, Pascal Todjinou de la Cgtb et consorts sont plus que jamais unis avec l’opposition pour «chasser» le successeur du général Mathieu Kérékou du pouvoir en 2011.

Aziz IMOROU

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