Crise dans l’enseignement : Un sursaut patriotique s’impose à tous

Publié le par L'informateur

Elle devient longue, très longue même cette grève des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire. Plus de sept semaines dans une année qui en compte 36 desquelles on doit retirer les semaines de congés et des jours fériés et chômés. Bref on est au bord du gouffre. Mais personne ne semble véritablement en prendre la mesure. Le gouvernement après avoir fait la sourde oreille pendant les quatre premières semaines de la grève, s’est décidé à convoquer un simulacre de rencontre de négociation. Une demi-journée et puis comme tout le monde s’y attendait l’échec. Et puis très vite la table de négociation a été abandonnée au profit de la communication injurieuse. Gouvernement et syndicats passent par presse interposées pour se régler les comptes. Gouvernement malhonnête d’un côté et syndicalistes apatride de l’autre. Tout a été mélangé pour que l’école reste fermée. Et en cela, ils auront tous réussi. Boni et son gouvernement, les syndicats et les enseignants, tout le monde y a mis du sien pour que les élèves soient dans les rues plutôt que dans les écoles. Hélas !

Dans le même ordre d’idées, c’est des semaines après le démarrage de la grève que le collectif des parents d’élèves est monté au créneau d’abord pour dire qu’elle fustige la grève puis qu’elle appelle les deux parties à enterrer la hache de guerre afin que les classes reprennent dans les écoles. C’est donc clair que toutes les parties impliquées se sont amusées avec la vie de l’école béninoise. Personne évidemment ne l’a jamais reconnu puisque tous se régalaient de se jeter la pierre les uns, les autres.

Mais à la fin n’y-a-t-il pas raison que les uns et les autres ramènent la balle à terre ? N’est-il pas temps que la raison gagne le champ des délires entre gouvernement, syndicats et parents d’élèves ?

Si la lecture des deux décrets mal ficelés par le gouvernement montre clairement que les enseignants sont bien concernés par les mesures d’augmentation salariales prises en 2011, il importe que les débats soient dépassionnés. En ce sens il faut rappeler aux enseignants qu’ils ont l’obligation de conduire l’école béninoise à bon port chaque année. Ils doivent permettre à ces enfants de voir aboutir l’année scolaire qu’ils entament. S’il est normal et concevable qu’ils tiennent bon pour obtenir la satisfaction à leurs revendications il est aussi important qu’ils sachent que les enfants ont les yeux tournés vers eux.

C’est désormais clair que les enseignants tiennent à ce qu’il leur soit reconnu le coefficient indiciaire de 1.25 accordé à tous les agents de la fonction publique. C’est aussi clair qu’ils le méritent. Mais ils peuvent suspendre la grève afin de permettre que l’année soit sauvée. Ils pourront reprendre la grève dès la rentrée prochaine si le gouvernement ne se décidait pas à respecter ses signatures. Autrement dit la seule partie concernée de cette grève dont le patriotisme peut sauver l’école béninoise est bien le corps enseignants. Ils doivent mettre de l’eau dans leur vin.

Alors enseignant que la fibre patriotique l’emporte chez les enseignants pour qu’ils revoient la forme de revendication tout au moins pour que l’année scolaire 2011-2012 soit enfin sauvée.

Quant au gouvernement et autres acteurs qui se réclament le titre de contributeurs important du système éducatif national, on espère seulement qu’ils réussiront à préférer l’avenir du Bénin au détriment des cadeaux et autres libéralités qui leur sont accordées contre des déclarations à peine réfléchies dans les médias.

Claude ALOFA

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