Arrestation du président de la Fbf : La Fifa menace à nouveau
La Fédération internationale de football et Associations (Fifa) revient à la charge. Elle vient de se prononcer sur la procédure d’arrestation du président de la fédération béninoise de football (Fbf). C’est à travers un courrier signé de son secrétaire général, Jérôme Valcke. Dans ce courrier, la structure faîtière du football mondial revient à la charge. Elle rappelle aux autorités politico-judiciaires du Bénin que la Fédération béninoise de football est une association affiliée à la Fifa. En ce sens c’est la Fifa qui est sa source principale de financement. Cela dit un vrai contrôle des comptes de la Fbf ne peut être fait ou commandité que par la structure créditrice des comptes. Dans le cas présent c’est bien la Fifa qui fournit à la Fbf le gros de son budget. Alors la Fifa veut être très claire avec les autorités béninoises. Elle affirme que les financements qu’elle a octroyés à la Fbf ont été audités régulièrement. Elle précise que « …les fonds du Programme d’assistance financière (Paf) de la Fifa sont régulièrement audités par une société d’audit dûment mandatée, condition sine qua non d’ailleurs pour que l’assistance soit maintenue dans la durée. Les audits pour les années 2008 et 2009 ont été régulièrement effectués et remplissaient les conditions posées par la Fifa». La Fifa dit cependant la disponibilité et son ouverture à ce que les autorités béninoises auditent les fonds qu’elles ont mises à la disposition de la Fbf pour quelque projet. Mais réaffirme-t-elle, au-delà, ce sera de l’ingérence dans les affaires d’une association autonome et indépendante.
Le Bénin dans le collimateur
En vérité, les versions se cachent sous le principe que les raisons pour lesquelles le président Anjorin est en prison ne portent pas sur la gestion des fonds envoyés par la Fifa. Mais il semble bien que ceci n’est qu’un jeu. L’alibi du contrôle des fonds liés au sponsoring Mtn ne tient plus. Les choses sont plus claires que ne le font croire certaines personnes décidées à nuire à Anjorin.
La fédération béninoise de football n’a jamais géré des fonds publics. Les fonds publics qui servent les équipes nationales de football sont gérés par un comité souvent mis en place par le ministère des sports. Donc il serait difficile qu’une institution de la République se permette de vouloir faire un contrôle de gestion de la Fbf. Mieux, le dossier dit de sponsoring Mtn-Jagot est géré par le ministère des sports. C’est d’ailleurs le ministère qui est dépositaire dans le contrat de ce sponsoring. Le ministère reçoit donc les fonds des structures sponsors et envoie sur les comptes de la Fbf la part qui lui revient. Alors il est inconcevable que l’on reproche des fautes de gestions à quelque membre que ce soit de la Fbf à plus forte raison au président Anjorin. Alors les autorités béninoises jouent mal.
Le mal de tout ceci est que le Bénin risque gros. Il faut calculer les intérêts du Bénin. L’assistance financière de la Fifa est utile pour le développement du football au Bénin. Que le Bénin soit éjecté de la Fifa pour des raisons de querelles de personnes cela ressemblerait bien à de la bêtise d’Etat. Il est souhaitable que chacune des parties acceptent de revoir la situation à son niveau pour que le Bénin en sorte vainqueur. La crise qui secoue la fbf peut être résolue sans que personne ne soit jeté en prison. C’est juste une incapacité de l’intelligentsia béninoise à dénouer cette crise que de jeter un homme en pison. Mais le risque encouru est plus grand que les inconvénients de la crise elle-même. On risque d’arriver à la conclusion que les Béninois ne sont plus en mesure de gérer une crise et d’en sortir par la négociation.
Anjorin en prison coûte plus cher au Bénin que dehors. Il faut ouvrir les yeux et calculer les intérêts. Ce sera par cela que les Béninois prouveront leur capacité à gérer avec intelligence les crises qui surviennent dans tous les secteurs de sa vie de pays sur le chemin du développement.
Claude ALOFA