Affaire Dangnivo : La Fésyntra-Finances réduit ses grèves à 24 heures par semaine
Il se susurre dans certains milieux que les mouvements de protestation observés par les travailleurs du Ministère de l’économie et des finances pour réclamer la réapparition de leur collègue disparu Pierre Urbain Dangnivo, peut avoir des répercussions négatives sur les élections législatives et présidentielles qui se profilent à l’horizon au Bénin. Ayant eu vent de cette nouvelle, les agents dudit Ministère très attachés au bien-être du peuple, ont décidé de réduire la fréquence de leurs mouvements de grève et sit-in. Ne voulant pas être comptable des errements du pouvoir en place, ils ont décidé de ramener les grèves traditionnellement observés pendant 72 heures à 24 heures par semaines et ceci, pour les jeudis. Idem pour les sit-in qui occupent désormais 2 heures d’horloge tous les mardis matin. Ce faisant, les travailleurs du Ministère de l’économie et des finances également membres de la Fésyntra-Finances, Fédération des syndicats des travailleurs des finances, déjouent un plan qui se monterait au sommet de l’Etat pour retarder, dit-on, l’organisation des prochaines élections au Bénin. C’est en tout cas ce qu’indiquent certaines sources proches du gouvernement. Lesquelles sources précisent que le pouvoir Yayi pourrait retarder les élections, sous le prétexte qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’Etat, pour faire face à ces élections. Tout en restant attachés à leur collègue disparu Pierre Urbain Dangnivo, les travailleurs du Ministère de l’économie et des finances ne veulent pas être tenus responsables des choses qui pourraient bloquer l’organisation à bonne date des prochaines élections au Bénin.’’…Il a été décidé d’un mouvement de grève de 24 heures tous les jeudis. C’est ce que le Conseil fédéral a décidé. Mais à l’assemblée générale, les gens ont estimé qu’on ne peut pas passer de 72 heures à 24 heures et qu’il fallait s’arrêter à 48 heures. Nous leur avons fait comprendre que dans la situation actuelle où les élections s’annoncent, si nous ne mobilisons pas les ressources internes, le pouvoir en place risque de dire qu’il n’y a pas de l’argent pour organiser les élections. Donc on est passé de 72 heures à 24 heures les jeudis et à un sit-in de 2 heures tous les mardis…’’, a clarifié Laurent Mètognon, Secrétaire général de la Fésyntra-Finances.
Les grandes décisions de l’Assemblée générale de la Fésyntra-Finances
Les travailleurs du Ministère de l’économie et des finances se sont retrouvés en assemblée générale la semaine dernière, pour donner une suite aux mouvements de protestation observés depuis peu par leur département ministériel pour réclamer la réapparition de Pierre Urbain Dangnivo. Comme on pouvait s’y attendre, d’importantes décisions sont issues de cette rencontre. Les travailleurs du Ministère de l’économie et des finances constatent avec amertume que les choses n’évoluent pas du tout pour ce qui est de l’enquête diligentée par le gouvernement pour rechercher Pierre Urbain Dangnivo. Tout en restant attachés à leur collègue, ils réaffirment leur détermination à ne pas faire table rase de l’affaire Dangnivo. Pour eux, il est n’est pas juste de faire table rase de l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, tant que la lumière n’est pas faite complètement autour de ce dossier. ‘’…L’opinion publique s’étonne de ce qu’au Ministère de l’économie et des finances, l’on soit entrain de parler toujours de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. C’est sans savoir la psychose qui règne au niveau des travailleurs du Ministère des finances par rapport à cette disparition et la désolation dans le cœur des travailleurs et qui empêche même le travail de bien marcher dans ledit ministère. Pour nous, il n’est pas juste de faire table rase de l’affaire Pierre Urbain Dangnivo, tant qu’on on n’a pas vu clair…’’, a indiqué Laurent Mètognon.
Les militants de la Fédération des syndicats des travailleurs des finances (Fésyntra-Finances) à l’issue de leur concertation, décident donc de poursuivre les mouvements de protestation jusqu’à la réapparition de leur collègue disparu. Conscients des conséquences que ces mouvements entrainent sur l’économie du pays, ils ont décidé de réduire la marge horaire des grèves et sit-in observés par semaine au Ministère des finances. Ainsi, les grèves de 72 heures passent désormais à 24 heures par semaine (tous les jeudis) et un sit-in de deux (02) heures est retenu pour se tenir tous les mardis matins au Ministère des finances et directions affiliées.
Et ce n’est pas tout ! Les travailleurs du Ministère de l’économie et des finances se sont penchés au cours de cette assemblée générale, sur les revendications liées à leurs conditions de vie et de travail. Ils sont parvenus à la conclusion selon laquelle les efforts qu’ils font au quotidien pour renflouer les caisses de l’Etat ne sont pas payés à leur juste valeur. A l’unanimité, ils ont formulé une requête dans laquelle ils exigent l’indexation de leurs salaires et l’organisation des examens et concours professionnels au Ministère de l’économie et des finances. ‘’…Nous avons constaté que tout l’effort que nous faisons ne correspond pas à la part de traitement qui nous est réservée par l’Etat. Autrement dit, l’effort que nous faisons au niveau des régis, au niveau de l’administration centrale des finances n’est pas payé à sa juste valeur, comme cela se fait dans les autres pays. Nous avons alors décidé que les salaires soient indexés. Ensuite, le Conseil fédéral a demandé que pour une fois de bon le problème des examens et concours professionnels soit réglé. Nous avons estimé qu’avant la fin du mois de novembre 2010, qu’il faut qu’une solution durable et définitive soit trouvée à nos revendications. Nous avons constaté aussi que les comptables publiques qui sont au Trésor, à la douane, aux impôts qui manipulent des milliards de Francs Cfa , jusqu’à présent, aucun décret n’est apparu pour pouvoir les fixer par rapport à leurs attributions et par rapport à tout ce qu’ils doivent avoir comme indemnités. Nous avons exigé que le 30 novembre 2010 au plus tard que ces décrets là soient signés…’’, a conclu Laurent Mètognon.
Parfait BOCO