Remboursement des déposants des structures de placement d’argent : Le gouvernement fait trop de bruit pour rien
Au cours d’un conseil des ministres datant du mois écoulé, le gouvernement a réaffirmé son intention de régler les spoliés des structures illégales de placement d‘épargne dès le 13 septembre 2010. Seulement, les victimes Icc-Services qui sont plus concernées par ce paiement sont toujours laissées sur le carreau. Au lieu de satisfaire d’abord ces dernières, le comité de crise mis en place par le gouvernement donne priorité aux victimes des autres structures de placement de fonds. Une attitude qui amène certains concitoyens à douter de la bonne foi du gouvernement à régler les spoliés Icc-Services. Surtout lorsqu’on sait qu’à l’origine de la crise financière qui secoue actuellement le Bénin, c’est l’affaire Icc-Services. On ne comprend donc pas pourquoi le gouvernement fait autant de bruits, pour ne rien faire. Pour ne poser aucun acte concret en faveur des victimes Icc-Services, diront certains. Tout porte à croire aujourd’hui que les choses n’évoluent pas du tout au niveau du processus de règlement des victimes Icc-Services. Si ce n’est le recensement initié au profit des spoliés Icc-Services, le gouvernement n’a pas encore posé d’actes concrets qui rassurent les victimes de cette structure illégale de placement d’argent.
Pourtant, avec la détermination des autorités à divers niveaux du Bénin de régler le problème généré par les structures illégales de collecte d’épargne, on avait crû que toutes les dispositions ont été prises pour que les victimes Icc-Services soient satisfaites dans les meilleurs délais. Ce n’est malheureusement pas le cas. Celles-ci sont laissées aux oubliettes et n’ont pour le moment, d’yeux pour couler des larmes. Une situation qui se complique davantage avec les dernières stratégies mises en branle par le gouvernement pour dénouer la situation de crise engendrée par les structures illégales de placement d’argent.
Le Fmi et la Bceao sollicités pour prolonger le suspens
Sur demande du Chef de l’Etat, une délégation du Fond monétaire international (Fmi) et une délégation de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sont dépêchées au Bénin pour écouter et étudier les modalités de gestion de la crise engendrée par les structures illégales de placement de fonds. Après quinze (15) jours d’intense activité, ces deux délégations ont déposé vendredi dernier leur rapport provisoire au Président de la République. Pas grand-chose à se mettre sous les dents, à la lecture de leur rapport. Si ce ne sont pas les déclarations des autorités en charge des questions financières au Bénin au sujet de la situation de crise engendrée par les structures de placement d’argent. Bref, pendant 15 jours, la délégation du Fmi et celle de la Bceao ont eu à écouter les autorités en charge des questions financières sur les conditions dans lesquelles les activités illégales de collecte d’épargne se sont développées au Bénin. Pour ensuite faire le compte-rendu de leurs travaux au Président de la République, le Dr Boni Yayi.
A y voir de près, cette main tendue du Chef de l’Etat aux institutions financières internationales vient non seulement fait durer le suspens au niveau du dénouement du scandale Icc-Services, mais aussi faire embrouiller les cartes. Tout se passe comme si le Bénin ne pouvait s’en passer des institutions de Breton Wood pour régler ses problèmes. Il est vrai que l’on a actuellement besoin des milliards de Francs Cfa pour combler le vide crée par les responsables Icc-Services. C’est à cette seule condition que l’on pourrait comprendre la démarche entreprise par le gouvernement envers les institutions financières internationales. Mais si cette démarche doit faire durer davantage le suspens, ce ne serait pas chose agréable, puisqu’à l’instar des victimes des autres structures illégales de collecte d’épargne, les victimes Icc-Services attendent d’être payées et ceci avant la rentrée scolaire, annoncée pour le 04 octobre prochain.
Parfait BOCO