Grève dans l’administration publique : Le gouvernement joue la carte de l’apaisement
Après un long moment de silence, le gouvernement a enfin relancé les négociations entre lui et les syndicats de divers bords du Bénin. Il a échangé presque toute la journée du vendredi dernier avec les centrales et confédérations syndicales élargies aux autres syndicats de l’administration publique. C’est le premier ministre chargé du dialogue social qui a mené les négociations devant aboutir au dégel de la crise dans la fonction publique. A l’occasion, Pascal Iréné Koupaki est revenu avec les partenaires sociaux sur les grandes recommandations qui ont meublé les discussions du 20 avril dernier. Il faut dire que cette séance d’échanges qui a eu lieu à l’Infosec à Cotonou a duré plus de six heures d’horloge. Elle intervient après la dernière grève des travailleurs concernant la revalorisation du point indiciaire des fonctionnaires et la menace des travailleurs du ministère des Finances suite à la décision de la Cour constitutionnelle concernant la même mesure. Plus qu’une rencontre de vérité, la séance de travail de l’Infosec a permis aux syndicalistes de dire au gouvernement ce qui est à l’origine de leur mouvement de protestation. Ils sont revenus sur la dernière décision de la Cour constitutionnelle qui fait polémique au sein de l’opinion. Pascal Todjinou de la Confédération générale des travailleurs du Bénin a insisté sur le verdict de la Cour apparemment mal interprétée par le gouvernement. « La manière dont le premier ministre conduit les négociations, il y a de très fortes chances qu’on a aboutisse à une régulation positive. Nous avons été très clairs. La Cour constitutionnelle n’intervient pas dans la gestion du personnel de l’Etat. Deuxième chose, c’est que le Décret de la Cour n’a jamais dit qu’il ne faut pas accorder les mêmes avantages aux autres. A partie de ce moment-là, nous nous sommes dans la légalité totale », rappelle Pascal Todjinou.
« Je reprécise que nous avons à faire à un gouvernement avec qui il faut beaucoup se méfier. C’est vrai que beaucoup de choses ont été dites, mais les relevés de conclusions jusque-là ne sont pas connus », ajoute Aubin Adoudokou de la Coalition des organisations syndicales de l’administration publique (Cosynap).
Du côté du gouvernement, on opte pour un sous-comité qui devrait connaitre de la crise dans l’administration publique. L’enthousiasme affiché par le premier ministre chargé du Dialogue social semble être partagé par les partenaires sociaux. Les syndicalistes restent tout de même vigilants. « On peut arriver à une même chose en empruntant un autre chemin. C’est pour la résolution de la crise dans l’administration qu’un autre comité a été mis sur pied. Ce comité a 24 heures pour faire des propositions allant dans le cadre du dégel de la crise. Il est difficile d’évaluer sur le champ l’ensemble de ces propositions et surtout leurs implications. Par conséquent, on a constitué un comité qui a 24 heures pour déposer son rapport. Nous avons débroussaillé le chemin c'est-à-dire nous avons passé en revue les diligences qui avaient été prescrites lorsque la commission s’était réunie en session extraordinaire. Faisant le point de ces tâches, nous avons observé qu’il y a certaines diligences qui ont été exécutées et d’autres qui ne le sont pas. L’ensemble des diligences a été quand même pris en charge. Nous devons accélérer les rythmes d’exécution de ces diligences-là. Nous sommes tombés d’accord là-dessus », renchéri Pascal Iréné Koupaki.
Parfait BOCO