Lundi sanglant à Sèmè-Kraké et environs hier : 5 morts dont 2 malfrats, une vingtaine de blessés graves, beaucoup de millions emportés et 8 suspects arrêtés

La frontière de Sèmè-kraké a été le théâtre d’un spectaculaire braquage dans la matinée d’hier. Les cambistes ont une fois encore reçu la visite de ces divorcés sociaux. Un bilan à mi-parcours de l’événement donne 5 morts dont deux  malfrats. Signalons que dans le lot des malfrats abattus, figure un ancien militaire. On déplore aussi une vingtaine de blessés dont des cas très graves admis au centre hospitalier départemental de l’Ouémé et Plateau. Il faut ajouter que 8 suspects ont été interpellés. Selon les recoupements, les braqueurs ont tenu au respect toute la population de Kraké avec des coups de feu tous azimuts en l’air avant d’atteindre leurs victimes. Ils ont ramassé tout ce qu’il y a comme billets de banque exposés sur les étalages des cambistes et ont attaqué en vain une des banques de Sèmè-Kraké. Ici, ils ont été mis en déroute par les hommes du commissaire Eudoxe Soglo dont la ténacité à enrayer l’insécurité à la frontière de Sèmè Kraké n’est plus à démontrer.

Après leur forfait, à bord d’un wolkswagen golf  de couleur rouge et d’une Mercedes C230 de couleur cendre, tous deux non immatriculés, les braqueurs ont pris asile à Gbéhonmè dans l’arrondissement de Djrègbé.  Ayant remarqué la présence des forces de l’ordre, ils ont ouvert le feu. On croirait dans un film de  western dans l’Arizona. Sur les lieux, 13 chargeurs d’une capacité de 30 cartouches chacun ont été ramassés, de même que les plaques de véhicule d’immatriculation nigériane ; sans compter les amulettes, des talismans et autres objets de neutralisation des victimes. Au bout  de quelques minutes d’échanges  de tirs, un premier malfrat a été atteint. Ayant senti la supériorité des forces de l’ordre, ils ont pris la direction de Owodé. Dans leur course, un deuxième a laissé sa peau. Ajoutons que dans leur fuite, ils ont fait  beaucoup de victimes notamment à Djrègbé et à Owodé. A Djrègbé, ils ont tiré à bout portant sur les populations ; les bonnes dames qui revenaient des marchés, des chauffeurs et apprentis chauffeurs, de simples passants étaient devenus leurs cibles. Signalons que dans ce registre, M. Dokou, chargé de mission du président de l’Assemblée n’a pas été épargné. En effet, au niveau de Djrègbé, les braqueurs l’ont dépossédé de son véhicule qu’ils ont laissé après environ un kilomètre. Il a eu la vie sauve non seulement  parce qu’il a vite obtempéré aux injonctions des assaillants en leur laissant le véhicule mais aussi et surtout en rentrant dans l’un des caniveaux à ciel ouvert situé sur les lieux du théâtre.  A Owodé,  un chauffeur communément appelé Kpakpakpa  a essuyé les balles des braqueurs parce qu’il  aurait  garé son véhicule au milieu de la voie pour empêcher ceux-ci de passer.

La salle d’urgence de l’hôpital de Porto-Novo remplie

Dans l’intervalle de 30 minutes, la salle d’urgence de l’hôpital de Porto-Novo était devenue trop exigüe pour contenir les cas de blessés par balles et ceux causés par la débandade occasionnée par la situation. Le véhicule des sapeurs pompiers a, à trois reprises déchargé des victimes au corps et visage ensanglantés, d’autres complètement immaculés au service des urgences du Centre hospitalier départemental de l’Ouémé-Plateau. Le directeur de l’hôpital donne une alerte maximale et augmente le nombre d’agents. Certains médecins qui n’étaient pas de garde, ont été  appelés à la rescousse. Après les premiers soins, les victimes sont transférés selon le cas, qui vers le bloc opératoire, qui vers l’Orl.

Aux dernières nouvelles, on apprend que la police et la gendarmerie font conjointement un point de presse ce jour pour faire un bilan officiel de cet échange de tirs entre les forces de l’ordre et les braqueurs hier à Sèmè-Kraké et environs.

Geoffroy Wusa