Grève dans l’éducation : Les élèves s’opposent à l’enseignement des appelés
En vue de pallier à la grève dans le secteur éducatif, Boni Yayi a sollicité le concours des appelés aux services militaires. Mais les élèves n’entendent pas suivre les cours de ces appelés.
«Nous ne voulons pas l’enseignement des appelés aux services militaires. Il vaut mieux que nos enseignants reviennent nous dispenser les cours. », déclare un élève de la seconde D au Ceg d’Abomey-Calavi. « Nous, on dépasse les appelés aux services militaires en niveau. Les militaires ou les appelés aux services militaires n’ont qu’à rester dans les casernes. On n’est pas en guerre au Bénin. », ironise un apprenant de la terminale A au Ceg de Godomey. «Nos enseignants ou personne. », radicalise un élève de la troisième au Ceg Nokoué.
En raison des mouvements de grèves dans les établissements maternels, primaires, secondaires, techniques et professionnels, le chef de l’Etat a invité les appelés aux services militaires à se faire recenser à l’état major des forces armées pour remplacer les grévistes. Ils sont nombreux à s’inscrire dès l’annonce du communiqué du conseil des ministres. Le gouvernement, soucieux du développement de la nation, veut envoyer ces appelés dans les écoles en lieu et place des enseignants.
L’appel du pouvoir s’adresse uniquement aux appelés aux services militaires qui ont évolué dans le secteur éducatif. Le régime entend contourner les grévistes dans leur jusqu’auboutisme au sujet de la grève dans l’enseignement. Le gouvernement compte, précise le communiqué, sur le sens patriotique de tous pour réussir cette mission de haute portée nationale.
Mais les bénéficiaires n’entendent pas de la même oreille. Ils opposent une fin de non recevoir à l’option du gouvernement. Les élèves dénoncent le niveau intellectuel de ces « nouveaux enseignants ». Ils ne veulent pas que les appelés viennent remplacer leurs éducateurs. Les apprenants demandent aux autorités gouvernementales de négocier avec les centrales syndicales pour le retour des enseignants dans les écoles, les collèges et les lycées publics.
L’option gouvernementale visant à recruter des appelés aux services militaires, pour remplacer les enseignants grévistes, ne reçoit pas l’adhésion des élèves.
Aziz IMOROU