Exhortation à Moukaram Badarou de démissionner du conseil municipal de Cotonou : La section Prd du 4ème arrondissement brille dans la méconnaissance des textes

Publié le par L'informateur

Grande est l’offense, aussi grand est l’offenseur. Quelques jours seulement sont passés et on se rend compte que la rupture d’amarres de Moukaram Badarou d’avec le Parti du renouveau démocratique fait mal, très mal à ses anciens camarades. La section Prd du 4ème arrondissement de Cotonou, à travers un communiqué divulgué dans les médias, a donné la preuve que le départ de l’ex Secrétaire général de cette formation politique donne du tournis à plus d’un militants Tchoco-Tchoco ;  du tournis au point d’entraîner quelques-uns dans la naïveté politique et la méconnaissance des textes de la République. En effet, dans un communiqué signé par son président Saliou Adédjouma, la Section Prd du 4ème arrondissement de Cotonou demande à Moukaram Badarou « d’être conséquent envers lui-même, en démissionnant du poste de conseiller municipal à la mairie de Cotonou comme il l’a fait à l’Union fait la Nation».

Se fondant sur le fait que c’est sous le manteau du Prd que l’ex Sg a été élu en 2008, Conseiller municipal de Cotonou, M. Adédjouma et les siens demandent à Mouka de déposer aussi le tablier à ce niveau. Mais une telle exhortation pêche par ignorance. Et pour cause ! A la mairie de Cotonou, Moukaram Badarou, à l’instar de tous les autres conseillers municipaux, occupe un poste électif. C’est les populations du 4ème arrondissement de Cotonou qui l’ont mandaté à être leur porte-voix au sein du conseil municipal. Et aucun responsable du Prd, fut-il le président Me Adrien Houngbédji, ne peut le démettre du conseil municipal suite à sa démission du parti sous la bannière de laquelle il a été élu. En tout cas, le leader des Tchoco-Tchoco, grand juriste de son état, n’oserait pas s’aventurer sur cette glissante pente que vient d’amorcer dangereusement M. Adédjouma et les siens.

 La loi a bel et bien prévu les modalités d’usage, la conduite à tenir, et les conditionnalités pour démettre un élu. Cela ne se passe pas sur un coup de tête. Tout a été dit dans le communiqué de la section Prd du 4ème arrondissement de Cotonou comme si c’est pour la première fois qu’un élu sur une liste donnée démissionne, en cours de mandat, de son parti politique.

Quelques  exemples, les plus récents en date, pour rafraîchir la mémoire à ceux qui veulent la tête de Mouka : Zéphirin Kindjanhoundé, élu député Rb dans la 24ème circonscription électorale pour le compte de la 5ème législature, n’a pas demandé ses restes avant de claquer, en pleine législature, la porte de cette formation politique. Il a fini son mandat parlementaire sous les couleurs cauris sans que le ciel ne tombe sur lui. Plus proche du Prd : Isidore Gnonlonfoun, a été élu député de la 5ème législature dans la 15ème circonscription électorale sur la liste Prd-Prs.

Lorsque, pour convenance personnelle, il s’est rallié à la majorité présidentielle, on ne lui a pas ôté son attribut de député. Evidemment, nos textes ne le permettent pas. La loi sur la transhumance politique n’a pas encore été votée au Bénin. M. Adédjouma et les autres qui réclament la démission de Moukaram Badarou du conseil municipal de Cotonou, doivent prendre leur mal en patience. En démocratie, seul le peuple est souverain. Il ne revient qu’aux électeurs du 4ème arrondissement de lui retirer aux prochaines échéances municipales, leur confiance si tant est qu’il les a trahis.

 

Autre inexactitude

L’autre chose qui sonne mal dans le communiqué de presse de la Section Prd du 4ème arrondissement de Cotonou, c’est le fait qu’on ait allégué que la démission du Sg du Prd est « sans surprise puisque l’intéressé traitait depuis fort longtemps avec la mouvance avant les élections présidentielle et législatives passées ». Entre nous ! Tout le monde a vu Moukaram Badarou, aux temps forts des élections, faire le tour de la Cena pour déposer le dossier de candidature de Me Adrien Houngbédji, faire les tirages et remplir autres formalités relatives au scrutin présidentiel du 13 mars dernier. Peut-on faire si tant confiance à quelqu’un qui flirtait avec la mouvance, du moins avec l’adversaire politique dans une élection de si grands enjeux? Il vaut mieux changer ce disque qui est rayé et donc malentendant. « On ne connaît l’utilité d’un fleuve que lorsqu’il est tari », dit l’adage populaire.

 

Vivien MITCHAÏ

Publié dans Politique

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