Difficultés dans la réalisation de la Lépi : Arifari Bako confirme le cafouillage
Point de doute, le superviseur général de la Cps/Lépi Arifari Bako rencontre d’énormes difficultés dans l’accomplissement de la mission à lui confiée. Il n’est pas exagéré de dire que cet outil électoral ne serait pas prêt pour la présidentielle de mars prochain. En effet, invité sur l’émission «Zone franche» de Canal3, le successeur de Epiphane Quenum a confirmé, hier, le cafouillage dans le processus de la réalisation de la Lépi. «Il y a des difficultés organisationnelles et techniques qu’il faut en tenir compte. Mais nous allons faire une Lépi de qualité qui prend en compte les requêtes des citoyens… », reconnaît Arifari Bako. Compte tenu de ces problèmes logiciels, la Cps a violé les dispositions de la loi dans l’enregistrement des donnés biométriques dans le département de l’Ouémé/Plateau. La loi 2009-10 du 13 mai 2009 portant organisation de la Miréna stipule en son article 7 qu’il faut prendre les «empreintes digitales des deux (02) mains » dans l’enregistrement des données nominatives, personnelles et biométriques. Contrairement à cela, la Cps a fait enregistrer quatre (04) doigts sans informer le législateur. Le superviseur général de la Cps/Lépi s’en défend. «La loi dit de prendre les empreintes digitales des deux (02) mains. Ça fait dix (10) doigts. Mais les empreintes sont difficiles à prendre. Certaines personnes ont des empreintes éparpillées. Et d’autres des empreintes abîmées comme chez les médecins et les paysans. On met 30 minutes à 01 heure pour prendre les empreintes. Il a été décidé alors de prendre quatre (04) doigts… », explique-t-il sans détours. Pour lui, le Bénin a signé le contrat avec le Pnud. Le Pnud travaille avec les opérateurs des Kits. Mais compte tenu des problèmes, ils ont décidé d’enregistrer quatre (04) doigts. En dehors de cette mal donne, les intempéries n’ont pas permis de faire une bonne moisson biométrique. Les inondations en sont pour quelque chose. «Ce sont pas toutes les communes qui sont inondées. Et lorsque les eaux se seront retirées en novembre ou en décembre, on prendra en compte les populations des zones inondées… », précise Arifari Bako en poursuivant. «La loi dit de commencer par l’Ouémé/Plateau et l’Atlantique/Littoral. Si vous ne respectez pas la loi, on va dire que vous avez violé la loi. Je ne fais que suivre ce qui est dit et qui est légal… », martèle-t-il. Il est vrai que l’article 6 de la loi suscitée exige qu’on commence l’enregistrement des données biométriques par l’Ouémé/Plateau. Mais il est aussi vrai qu’il y a la loi et l’esprit de la loi. Eu égard aux inondations, le successeur de Epiphane Quenum viole la loi en respectant la loi. Contrairement aux dix (10) doigts prévus par la loi, le superviseur général de la Cps/Lépi a fait enregistrer quatre (04) en violation des textes de la Miréna. Curieusement, le même Arifari Bako devient «légaliste» en démarrant l’enregistrement des données biométriques dans l’eau dans le département de l’Ouémé/Plateau. Ce qui corrobore la position de l’Union fait la nation (Un) qui dit non à une Lépi tronquée, truquée et bâclée. En dépit de ces irrégularités, l’homme de Karimama tente de rassurer. « Il n’y a pas de Lépi bâclée. Nous allons adapter le chronogramme aux contraintes du terrain. Le moment venu, nous allons trouver une porte de sortie. La Cour et l’Assemblée vont jouer leur participation… », laisse entendre Arifari Bako. Selon lui, même si la Cps ne finit pas ses travaux en décembre prochain, les têtes pensantes béninoises iront à une table ronde pour décanter la situation.
Aziz IMOROU