Crise dans l’enseignement : Place aux actions
A chaque suffit sa peine dans l’école béninoise. Et malheureusement ses peines commencent par peser lourd dans la balance de la validation de l’année scolaire 2011-2012. C’est hélas l’amer constat que peut faire le citoyen lambda depuis quelques semaines. Les dernières rencontres entre les différentes parties impliquées dans cette crise n’ont pas réussi à faire rouvrir les portes de l’école béninoise. En effet une rencontre a été convoquée par le chef de l’Etat et qui a regroupé tous les corps sociaux et les corps constitués de la République, C’était le lundi 12 mars dans la salle du peuple du Palais de la République. Mais en lieu e place d’une décision qui sauverait l’année, les parties présentes n’ont rien fait d’autre que de ressasser les difficultés, les réalisations de chacune d’elles. Comme on pouvait s’y attendre, et comme dans un jeu de dame, chacune des parties a relancé hier sa machine de guerre.
Pour le gouvernement, il n’y a plus rien à faire ; d’ailleurs le président de la République à la rencontre du palais a été clair en précisant qu’il n’y aura plus de rencontre avec les syndicats jusqu’à la réouverture des écoles. Dans ce sens des actions énergiques et vigoureuses sont désormais planifiées par le chef de l’Etat. Ainsi une autre séance a permis au chef de l’Etat de rencontrer les corps constitués de la République, les hauts gradés de l’armée et des forces de l’ordre et les représentants des communes. A l’issue de cette séance, le chef de l’Etat est passé à la vitesse supérieure ; il demande aux enseignants communautaires locaux et autres reversés de la fonction publique de reprendre impérativement le chemin des classes au plus tard le lundi 19 mars 2012. En cas de non exécution de cette exigence, les intéressés seront considérés comme ayant volontairement rompu le contrat qui les lie à l’Etat béninois. Dans ces conditions, Boni Yayi déclare qu’il en prendrait acte. La suite sera bien leur radiation de la fonction publique. Mieux, le gouvernement a accentué les stratégies de vérification des présences aux postes dans les écoles et établissements publiques. Le contrôle sera plus strict et des listes de présence régulièrement établies et envoyées à la haute hiérarchie. Des mesures seront prises pour que les absents subissent des défalcations conformément aux "dispositions légales de la République".
Du côté des syndicalistes le temps n’est pas non plus à une position attentiste. Ils ont pris le taureau par les cornes. Dès ce jour, ils organisent une succession de mouvements partout sur l’étendue du territoire national. Par ces mouvements ils entendent prendre dents avec leurs bases respectives afin de se requinquer et de les mobiliser pour que « la lutte aboutissent». Le jeudi sera la journée des manifestations. Il sera organisé des marches et autres actes syndicaux.
Si les prochains jours devraient permettre une reprise des cours dans les écoles et établissements publiques, on reconnaîtra cependant que ce ne sera pas des suites d’une entente intervenue entre le gouvernement et les syndicats. Le pouvoir aura pris ses responsabilités.
Claude ALOFA